J’ai préféré aborder ce sujet sous l’angle de la danse avec un grand « D ». J’aurais aussi pu parler des films à consonances hip hop, mais on y viendra doucement et sûrement dans cet article.
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Le déclic…
Le pourquoi du comment de cet article est que si je suis danseur aujourd’hui c’est grâce à un très grand film d’Alan Parker sorti en 1980 qui s’appelle tout simplement FAME. Beaucoup d’entre vous doivent avoir en mémoire quelques épisodes de la série du même nom (bien aussi), mais le film est ce que l’on appelle aujourd’hui une « cartouche ». Le synopsis est somme toute bateau … il raconte le parcours d’un groupe de jeunes qui intègrent une école d’arts vivants (danse, musique, chant), mais surtout leur désir de réussite … Le réalisateur a abordé avec justesse la dure réalité de la vie d’artiste, qui reste à ce jour malheureusement encore d’actualité.
Entre rêves et désillusions, manque d’argent, remise en question, l’artiste est ici mis à nu. Les pas et notes de musique frappent fort et ont réveillé et révélé l’artiste qui sommeillait en moi. Je pourrais également mettre dans cette liste consacrée aux perles du cinéma dansée, ces archives de la MGM, ou les films mettant en scène les danseurs célèbres d’antan (Nicholas Brothers, Whiteys’ lindy’s hopper, Fred Astaire, Bob Fosse…).
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Garbage time !
Au cours des années 80 sortent pêle-mêle des films qui restent encore des références au niveau de la street dance : Beat Street (côte Est), Breakin’1 et 2 (côte ouest), même s’ils ont quand même bien vieilli. Peu de productions chorégraphiques au cours des années 90, pour se retrouver début 2000 avec toute une ribambelle de franchises, toutes plus insipides les unes que les autres : STEP UP, HONEY, YOU GOT SERVED, SAVE THE LAST DANCE …
Avec des scénarios convenus … une jeune fille qui fait de la danse classique tombe amoureuse d’un bad boy qui fait du hip hop et qui prépare avec son crew le battle international qui lui permettra de remporter le prix, qui servira à payer l’opération de son petit frère atteint d’une maladie rare … et patati et patata … et la danseuse classique entre soupes de langue et 2/3 cours de hip hop, devient la meilleure danseuse du contest.
Pourquoi ai-je donc passé plus de 35 ans de ma vie à assimiler des techniques et je continue encore à m’entraîner, alors que j’aurais pu simplement passer par la case Hollywood et être un master en quelques leçons ? Ceci est bien sûr du rêve et de l’illusion, j’irais même jusqu’à dire une insulte pour tous les artistes qui s’entraînent jour après jour. Mais je peux comprendre que le cinéma est une machine à vendre des licornes.
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Quelques perles françaises
Mais à l’aube des années 2020, la machine semble être cassée. Pour les nouvelles générations plus de modèles où puiser de l’inspiration. La France, berceau de la danse s’il en est, toutes tendances confondues est également victime de cette crise culturelle. Dans les années 60 les Demoiselles de Rochefort, œuvre de Jacques Demy, portent au pinacle un genre de comédie musicale à la française où la danse est très présente sur une partition musicale de M. Michel Legrand, avec des mélodies excellentes qui vous trottent longtemps dans la tête (Nous sommes des sœurs jumelles nées sous le signe des gémeaux…). En 2002 une tentative infructueuse menée par Blanca Li, portera sur les écrans le très moyen LE DEFI. Depuis, plus grand-chose. Même au niveau clip vidéo, nous avons eu quelques perles :
- Mon légionnaire de Gainsbourg
- Etienne Etienne de Guesh Patti
- Et le très Funk Andy des Rita Mitsouko
- Qui sème le vent récolte le tempo de Solar
Très peu de clip aujourd’hui où la danse est mise en avant, j’ai du mal à comprendre ce paradoxe, étant donné la pléthore de danseurs sur le sol français
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Vieux pots mais meilleures soupes
Pour revenir à l’époque actuelle, les réseaux sociaux ont permis l’émergence de réalisateurs de films « très courts » (entre 30’’ et 2’ max), appelés certaines fois vines (films très courts réalisés grâce aux Smartphones ou gopro, mettant en scène des situations cocasses, ou des shoots très courts de danse). Ces productions pullulent sur le web, mais en terme de qualité le très bon côtoie souvent le médiocre.
D’ordre général je salue leur créativité mais j’attends avec impatience le moment où ces réalisateurs de l’instant équipés de Canon 5D ou de Smartphones très performants, vont passer à la vitesse supérieure et proposer des projets innovants de l’ordre du moyen métrage ou du long métrage. Bien que certains concours commencent à émerger, mettant en avant ce nouveau média, dans l’univers général des différents moyens de communication, ces films très courts ne sont pas encore le 8ème art. Je dois donc encore à ce jour sortir mes vieilles VHS ou parcourir youtube à la recherche de quelques vestiges du passé :
- A DAY AT THE RACES (1937)
- HEALLZAPOPPIN’ (1941)
Dans ces deux films, prestation courte mais remarquée et remarquable des Whitey’s Lindys Hoppers. Fer de lance du mouvement Lindy hop :
- CABIN IN THE SKY (1943)
- WEST SIDE STORY (1961)
- SWEET CHARITY (1969)
Sans ce dernier film il n’y aurait pas de Crazy Horse saloon, pas de Beyonce. Merci à M Bob Fosse :
- LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT (1967)
- FAME (1980)
- FLASHDANCE (1983)
Ce dernier film pour le passage remarqué des Rock steady crew pendant une minute, mais qui a permis au bboying d’être connu de manière universel :
- BEAT STREET (1984)
- BREAKIN’ (1984)
- ALRIGHT (1990) : excellent clip de Janet Jackson qui rend hommage aux plus grands danseurs des 60 dernières années
- NORTH ON SOUTH STREET (1991) de Herb Alpert
- REMEMBER THE TIME (1991) de Michael Jackson
- 2 LEGIT 2 QUIT (1991) de MC Hammer
Je pourrais continuer encore longtemps à énumérer tous ces joyaux où la danse et la pellicule se mélangent pour enchanter des générations, mais je vais faire court et j’attends vos réactions.